Bienvenue

Bienvenue

Communiquer avec vous, à partir des thèmes qui m'intéressent, et pour lesquels je souhaite vos réactions : l'actualité, les livres, les films, les musiques, et bien sûr les différents sujets auxquels la vie nous confronte.

samedi 24 décembre 2011

Semaine de Noël à Paris


Lundi

Exposition « La Mélancolie » à Paris.
Les têtes sont penchées et la main les retient.
J’ai souvenir de cette grâce de mon frère.
Sa mélancolie à lui
était d’une élégance de prince des songes.
Le spleen du XIX ème siècle
A la Baudelaire, à la Byron.
Le tableau de Hopper
Saisissante solitude de l’ouvreuse
dans le théâtre.
 Je l’avais oubliée
ou peu regardée à Giverny
Il n’y a pourtant pas si longtemps.


Mardi

La fête de l’éditeur au China club.
Tout ce que j’exécre 
les fausses embrassades des retrouvailles amicales
les dessertes de nourriture inabordable
les pieds anonymes sur lesquels marchent les cannibales du buffet froid
la fumée
le bruit
les verres renversés
ceux qui se déplacent auprès de qui il faut
ceux qui ont l’assurance des déjà bien en vus sur les places parisiennes
les yeux qui cherchent le meilleur placement de la soirée.
Fuir,
          fuir…
                      fuir…


Mercredi

Retrouver dans la même journée
deux amis :
lui puis elle.
Se laisser aller à dire
sans compter les syllabes du bien parler correct.
Elle,
parce qu’elle comprend tout
même avec peu de mots
lui
parce qu’il continue de faire encore l’admirateur
au bout de tant d’années
et que c’est plaisant tout de même pour l’égo.


Jeudi

Au théâtre Mogador :
« Swan Lake »
Catherine me l’a offert pour mon anniversaire.
C’est plus qu’un cadeau.
Un ravissement de l’œil et du fantasme.
 Deux heures quarante de jubilation.
Rester sur son fauteuil,
attendre que ça recommence,
encore et encore.
 Pourquoi ai-je oublié ma baguette magique ?


Vendredi

Quitter Paris.
Remonter les Champs Elysées pour rejoindre le métro et la gare.
Devant les vitrines de Vuitton,
les cordes de velours maintiennent le service d’ordre
des affamés du luxe dit à la française.
Ils font la queue sans impatience.
Après leurs achats,
ils iront se réchauffer au thé du Fouquet’s
et aux macarons de Ladurée.
Pendant que les jeunes japonaises n’en peuvent plus
de serrer avec joie leurs innombrables paquets,
plus bas
quelque part dans Paris
les Restos du Cœur distribuent les surplus de la grande distribution.
 Les illuminations s’enroulent dans les arbres.
De près elles sont quelconques
mais c’est en perspective qu’il faut se laisser éblouir.