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Communiquer avec vous, à partir des thèmes qui m'intéressent, et pour lesquels je souhaite vos réactions : l'actualité, les livres, les films, les musiques, et bien sûr les différents sujets auxquels la vie nous confronte.

jeudi 25 décembre 2014

Devinette de Noël

Qui a dit à 80 ans : " Trouvez-moi un philosophe qui puisse réconforter ma vieillesse. " ?
Je vous donne un indice: ne cherchez pas du côté du Père Noël.

mardi 23 décembre 2014

L'homme qui vouvoyait le meilleur de nous-mêmes

Jacques Chancel vient de mourir à 86 ans. Cet homme-là n'aimait pas seulement les autres pour ce qu'ils étaient. Il scrutait en eux leur richesse intérieure et s'en réjouissait dans un bonheur partagé. Il avait ce don - rare - de nous rendre meilleurs, plus intelligents, plus cultivés. Et quand il posait une question à l'invité de Radioscopie, on entendait le souffle de l'authenticité traverser le micro pour venir jusqu'à nous. Le départ d'hommes tel que lui nous accable un peu plus chaque jour, quand devant le petit écran, nous assistons aux lamentables pitreries des animateurs d'aujourd'hui, de leurs invités, de tous ceux qui versent la soupe dans le bol des copains, entre gens d'un même monde, d'une même caste. Ce n'est pas seulement aux émissions de variétés que je pense. Les émissions littéraires récurrentes, qui ne font qu'inviter les mêmes grandes pointures, desservent la cause des livres. Regarder la télévision dimanche après-midi ou jeudi soir, c'est être assuré qu'il faudra courir au cinéma voir le dernier film français plus navrant que les précédents, acheter le très récent album enregistré par Untel, se jeter sur l'ouvrage de XX qu'on vous aura vanté avec un incontestable métier. Je pourrais poursuivre. Vous l'aurez compris : il s'agit d'acheter et de consommer. Pas de s'élever.
Regrets, monsieur Chancel. Vous allez nous manquer.

lundi 22 décembre 2014

Extrait d'un article de Nice Matin 20 décembre

Une maison d’édition à échelle humaine

Créée en 2008, la maison d'édition Oxybia est située à Magagnosc. À sa tête, Régis Daubin, un Grassois d'adoption arrivé à Magagnosc en 1990. À son actif, une dizaine de livres édités. « La première condition pour que je publie un auteur, c'est qu'il se passe quelque chose humainement, explique-t-il. Ensuite, il faut bien sûr que le manuscrit soit de bonne qualité. »
Régis Daubin se rend régulièrement sur les festivals organisés dans la région.
L'éditeur sera présent pour la première fois cette année au salon du livre avec deux de ses auteurs. Danièle Chinès, qui présentera Dans les plis du chagrin ce samedi, et Nathalie Bellesso avec Les véritables - La contrée du Jaspe vert dimanche.
Oxybia propose deux collections aux auteurs : la poésie avec Debout poète debout et le roman avec le coup de cœur Me fa quicom (qui signifie ça me fait quelque chose, en occitan).
« Je travaille beaucoup avec tous les auteurs, précise Régis Daubin. Je fonctionne à l'humain. Parfois, on revoit ensemble un livre une dizaine de fois avant de le publier. »
Une activité que l'éditeur exerce en plus d'un emploi à temps plein. « Cela me prend pas mal de temps, ajoute-t-il. Il faut faire la mise en page, les corrections ou encore la couverture. »

vendredi 19 décembre 2014

On n'est pas...

On n'est pas philosophe parce qu'on emploie des mots savants et des concepts abscons.
On n'est pas écrivain parce qu'on écrit des romans à tirage planétaire.
"On n'est pas psychanalyste parce qu'on exerce la psychanalyse " affirmait J.B Pontalis. Et ce grand modeste d'ajouter : "Ce serait de l'infatuation."

mardi 16 décembre 2014

Comprendre pour éviter le piège du jugement hâtif

Tout d'abord merci au commentateur anonyme de la vidéo placée sur le blog dimanche. Être lue, vue, est toujours un signe de reconnaissance agréable à recevoir. 
Comme à son habitude, début octobre, Mouans-Sartoux a été un festival important. Pour l'événement, c'est Loïc qui est chargé de l'animation. Sur le podium, il accueille les auteurs venus à tour de rôle parler  de leur dernier ouvrage et répondre aux questions posées. Cette année, au départ, dans la programmation très serrée de Loïc, aucune possibilité n'était envisageable pour que je puisse venir présenter "Dans les plis du chagrin". Mais, malgré ses contraintes, Loïc put dégager un créneau. Oui, sur la vidéo, son stress est sensible, dû au temps qui file, au brouhaha ambiant, à la chaleur du lieu. N'ayant pas lu le livre avant l'interview, les questions qu'il me pose sont spontanées. J'en ai apprécié la pertinence. Loïc est un professionnel sérieux et responsable. Il le montre encore une fois à cette occasion.
Ce n'est pas à Agora Côte d'Azur que j'ai été invitée, mais à Fréquence Mistral en septembre dernier en compagnie de l'éditeur d'Oxybia. Bien entendu, je répondrai favorablement à une demande d'Agora. 

jeudi 20 novembre 2014

Journée internationale des droits de l'enfant

En août 1942, Janusz Korczak, médecin, pédagogue, précurseur et ardent défenseur des droits de l'enfant, quitte le ghetto de Varsovie, accompagnant ainsi les enfants juifs de l'orphelinat qu'il avait créé, vers les chambres à gaz de Treblinka. Son refus de sortir vivant du ghetto, alors qu'il pouvait sauver sa vie, honore la condition humaine dans ce qu'elle a de plus beau. Puissent ces quelques mots vous inviter à mieux connaître l’œuvre d'un homme qui, jusqu'aux portes de la mort, n'a cessé de respecter et d'aimer au plus au point l'enfance.
A lire : "Janusz Korczak, le roi des enfants" Éditions Robert Laffont.

A propos de la journée internationale des droits de l'enfant

"Petits soldats, petits trains, animaux, maisons : les jeux sont des miniatures du monde qui aident un enfant à se sentir géant. Ils lui permettent de grandir en supportant son infériorité."  E.De.Luca.

dimanche 16 novembre 2014

Erri De Luca

C'est un court récit d'une petite centaine de pages, fulgurant comme une balle qui siffle à nos oreilles : Le tort du soldat. Le livre doit son titre à une allégation sans appel du père de la narratrice : le tort du soldat, c'est d'avoir perdu la guerre. Le criminel, aux mains tachées de sang, s'exprime sans remords. Pour lui, les millions d'êtres humains qui ont disparu dans l'ashoà ne sont rien, comparés à la défaite du régime hitlérien. Le récit nous entraîne dans sa peur d'être démasqué, mais surtout d'être repéré à sa voix. Planqué dans la vie civile d'après-guerre sous l'uniforme d'un facteur, il se tait. Son mutisme est une fragile protection. Il gagne du temps sur la traque inexorable dont il fait l'objet. Je ne vous dévoilerai pas la fin. Il faut lire ce récit jusqu'à son terme.
J'aime Erri De Luca. Lui aime la langue yiddish. Homme du Sud de l'Italie, natif de cette ville de Naples, où dans les rues, même les cris des mères en colère sont mélodieux, De Luca traduit depuis plusieurs années des textes précieux. Tels ceux des frères Singer. Je ne connais pas la littérature du premier : Israël Joshua Singer. Les textes du second, Isaac Bashevis Singer, qui reçut le prix Nobel de littérature en 1978, sont restés gravés dans ma mémoire. J'y reviens de temps à autre afin de me replonger dans la transcendance et la beauté des images.
Quelques citations relevées dans le livre d'Erri De Lucca que je veux vous faire partager :
"Un homme tragique est invulnérable à l'ironie." 
"La vieillesse est déjà une forme de réclusion."
"Hashoà, le nom juif de la destruction."
"Dans le sommeil, on redevient des animaux, sans idée de passé, de conscience et de faute."
"Pour moi, écrire c'est chausser des souliers à talons aiguilles. Je vais lentement, je titube et je me lasse vite. Je sais que je m'interromprai souvent... L'écriture reste pour moi une fête, pas une obligation." 

samedi 1 novembre 2014

Rubrique "Ils l'ont lu... Ils m'ont dit..."

Chère Danièle, 
Je suis allée « le » commander. Je l’ai reçu mais à un moment où ma maison était pleine d’enfants, cousins et autres jeunes dont des élèves de violons d’une de mes belles-filles, venant faire un stage de lutherie. Ils sont tous partis et, laissant ma maison à l’envers, j’ai commencé à lire… pour continuer le reste de la nuit. 
Je ne l’ai pas lâché ou plutôt c’est lui qui ne m’a pas quittée. Avant tout, quel hommage ! Hommage à ce frère tant aimé et aussi hommage à tes parents qui ont su et c’est si rare, ne pas créer de jalousie ni de compétition entre vous. 
Alors que j’ai eu tant de peine à rentrer dans ton livre précédent, celui-ci me fut, malgré son thème bouleversant, un cadeau du commencement à la fin. J’ai été empoignée par le début. A la fois par le dépouillement et la précision de tes descriptions et par la façon où l’on est plongé dans ce drame dont on ignore tout. Car j’ignorais que tu avais eu un petit frère, que dis-je, un jumeau qui t’a laissée à jamais orpheline. Un petit frère si brillant, promis à tant de choses et dont l’absence a dû peser tellement sur ta vie et probablement sur ton avenir, autant que je puisse me permettre de dire une chose pareille. 
Je le perçois aussi comme la suite et fin d’une trilogie. Comme une réflexion sur ta vie dont te fait cadeau ce petit frère. Et je t’envie, moi la fille unique qui n’a pourtant jamais souffert de l’être, ma tribu-famille me dispensant plein de cousins de tous âges. Et je retrouve aussi nos points communs : la « fin du communisme » et mes oncles et mes cousins qui souffrent dont mon petit frère de guerre. Je te retrouve, toi, fragile et si solide, l’exemple parfait avec tes frères, de la réussite sociale de ces enfants d’immigrés qui ont dû batailler pour y arriver, grâce leur acharnement au travail, à leur intelligence, celle de leurs parents et aussi, leur adaptabilité. 
Je te le répète malgré le sujet si sombre, j’ai adoré ce livre, comme j’ai aimé, et c’est une autre histoire ton « aperçu métaphorique de ta vie. » 
Tu reconnais un auteur, un livre important au fait qu’il t’émeut parce qu’à travers ce qu’il dit, tu te reconnais ou au contraire, son exotisme te fait voyager et rêver. Je ne puis citer toutes les phrases de ton « aperçu ». Je vais me limiter à une seule. Parce qu’elle m’a fait un bien fou : "Je suis toujours suspendue aux lèvres de Michel Onfray. Les idées de cet homme-là font reculer la bêtise." Je ne puis te raconter toutes mes « rencontres » (radio, télé, bouquin) avec « cet homme là ». Ce qui est sûr, c’est que je me suis sentie souvent très seule devant tous ses détracteurs. J’aime cet homme, sa façon d’être, de dire, son engagement. 
Enfin, moi aussi j’aime les chats mais il me faut bien supporter mes fils qui sont 'chiens'. 
J’aurais tant aimé que l’anniversaire d’E. ait lieu maintenant. Nous aurions pu parler de ton livre à en perdre le souffle. Je n’ose te demander si tu viendras bientôt. Je sais que tu es en souci.
 J’aurais voulu aussi te parler de la mort de ton père. J’ai vécu la même chose avec ma mère. Dire ou ne pas dire et se sentir à jamais coupable. Et bien sûr, ton style, ta façon de nous accrocher. Mais cela tu sais depuis longtemps ce que j’en pense. 
 Pardonne cette lettre foutoir mais tu sais que je suis une musculaire en problème avec l’abstraction qui ne comprends pas trop, j’allais dire ton attention vis-à-vis de moi. Ca, c’est mon autre problème. Je t’embrasse tendrement. C. 67

dimanche 26 octobre 2014

lundi 20 octobre 2014

Rubrique "Ils l'ont lu... Ils m'ont dit"

Message reçu sur mon portable à propos de la lecture de mon livre : "Dans les plis du chagrin. Lettre à l'absent "
Ma chère Danièle, le livre est arrivé samedi matin et ce dimanche soir, je l'ai terminé. Je n'avais de cesse de le finir. En ouvrant le paquet, j'ai aimé la couverture.
Quelle délicate intention que le marque-page ! Superbe !

J'ai beaucoup aimé ce livre et je me prépare à le relire.
Je vous retrouve, je retrouve votre famille, votre vie.

Je pense et je crois à votre immense chagrin, lors de la perte cruelle et illogique de votre frère qui a marqué toute votre vie.
Merci de nous écrire de si beaux livres.
Il me revient cette phrase de Colette: "Avec les mots de tout le monde, écrire mieux que personne."
Cette pensée est, je crois, faite pour vous. Je vous embrasse. M.92.  

Rubrique "Ils l'ont lu... Ils m'ont dit"

Danièle, Je viens de terminer la lecture de ton livre. Il suscite beaucoup d'émotions... J'ai reçu cette "lettre" comme un "testament", le tien. Sur la forme, ce livre est peu conventionnel. Tu as eu raison de l'adopter. Elle est au plus proche de ce que tu avais à faire passer. Sur le fond, tu as fait preuve d'une grande générosité. En refermant le livre, c'est le mot "merci" qui m'est venu. Ce livre est un don, un don de Toi, de ce qui t'est le plus cher. Tu es dans chacune de ces pages, vous l'êtes... Tu as su redonner vie à ce frère disparu. Merci, Danièle. L.92

vendredi 26 septembre 2014

Enfants de la guerre

Comme tous les jeudis soirs, je me suis installée hier devant l'émission "La grande Librairie". Boris Cyrulnik venait présenter son dernier ouvrage : "Les âmes blessées", qui est sorti le 24 septembre. Fidèle à son habitude, malgré la gravité du sujet, il répond aux questions de l'animateur avec aménité et une clarté de propos qui n'est pas toujours évidente pour moi. Je dois vous dire que nous sommes lui et moi nés à quelques semaines d'intervalle, trois ans avant le début de la seconde guerre mondiale. Dans son intervention d'hier, j'ai été frappée par deux réflexions qui m'évoquent ma propre histoire. Il dit en substance : j'ai été vieux à six ans, à cause de la guerre. 
Je peux en dire autant et je l'ai écrit deux fois dans mes romans : au moment des bombardements alliés sur la capitale, la crèche israélite du Sacré Cœur est détruite. Les enfants juifs qui dormaient, sont morts. Au lendemain de ce désastre, ma mère nous emmène constater les ruines qui entourent le monument. Plus qu'un choc, c'est pour tout mon être un traumatisme ineffaçable. Ce jour-là, je suis devenue vieille. J'avais six ans.
Cyrulnik évoque également la déportation des siens, cite Maurice Papon (je pourrais ajouter parmi tant d'autres criminels de guerre !). Pas de pardon, dit-il, les criminels n'ont pas demandé pardon aux victimes.
A propos du thème des abus sexuels, j'ai souvent, par le passé, animé des séminaires de réflexions sur le pardon. J'y ai défendu trois principes :
- On ne peut pas pardonner à celui qui ne se repent pas, qui n'est pas capable de mesurer l'horreur de ses actes et leurs conséquences.
- On ne peut pas pardonner à celui qui ne demande pas pardon à sa victime (ou à ses victimes) d'une manière explicite et directe.
- On n'est pas obligé de pardonner. Le pardon est une affaire personnelle entre soi et soi. Faire pression sur la victime pour qu'elle accepte de pardonner, ce serait encore une fois la contraindre comme elle l'a été dans les sévices passés.
J'aime à croire que Cyrulnik serait entièrement d'accord avec ces trois principes. J'aime le titre de son livre, sobre et émouvant : "Les âmes blessées". Il l'a été. Je le suis encore. Nous sommes, comme il le disait hier soir, des enfants de la guerre...

mercredi 10 septembre 2014

Le sempiternel débat sur les notes à l'école

voici l'article que je viens de faire apparaître sur facebook. Et vous, pour quel système d'évaluation, êtes-vous?

J'ai été pendant 42 ans dans le système éducatif français, d'abord en tant qu'enseignante, puis en tant qu'inspectrice départementale. Les notes à l'école sont comme les devoirs à la maison (interdits depuis 1956) : une forteresse indéboulonnable des habitudes, à laquelle les enseignants tiennent tout autant que les parents. Les notes mesurent la compétition des élèves, la rivalité, pas les progrès ni les compétences. En 1990, un psycho-pédagogue belge, Jacques Deconinck, nous a fourni durant un stage, une grille d'évaluation destinée à l'élève et à l'enseignant. Il n'y était pas question de notes, mais d'une approche réfléchie sur la réussite, les progrès (d'abord mis en valeur), puis des améliorations envisageables, raisonnables et réalistes. Il n'a jamais été possible de faire adopter ce système qui avait le mérite d'être gratifiant pour l'élève. Ceux qui me liront ici se doutent des motifs de cet échec. En guise de conclusion provisoire, je propose de méditer cette suggestion d'un psychologue américain dont j'ai malheureusement oublié le nom : dans une évaluation d'élève, il convient d'énoncer trois compliments et trois propositions de progrès. Si vous ne trouvez pas de compliments à faire à l'élève, abstenez-vous. Vous verrez, le seul fait d'envisager de vous taire, vous révèlera les bonnes paroles auxquelles en un premier temps vous n'aviez pas songé !

mardi 9 septembre 2014

" Dans les plis du chagrin - Lettre à l'absent "

                                                                      Voici la sortie de mon dernier livre, paru chez un dynamique éditeur de la Côte d'Azur : Oxybia, dirigé par Régis Daubin. Régis et moi, nous nous sommes connus en 2010, lors d'une rencontre entre la direction des éditions L'Harmattan et les auteurs régionaux. Des éditeurs indépendants avaient aussi été invités à cette manifestation. A midi, nous étions toute une bande d'amis, auteurs  de L'Harmattan, assis à une table. Régis s'est avancé et a demandé s'il pouvait manger avec nous. Nous nous sommes serrés pour lui faire une place. Depuis... nous ne nous sommes pas perdus de vue. C'est sûrement cela l'amitié, elle arrive, on ne sait d'où, on ne l'attend pas, elle s'invite dans notre cœur et s'y installe. 
Quand j'ai demandé à Régis si mon livre sur le deuil serait susceptible d'intéresser sa maison d'édition, il n'a dit ni oui, ni non. Seulement "peut-être, pourquoi pas?". Il a attendu de le faire lire à son comité de lecture. Verdict :"on est emballés!" Et moi, donc ! Je m'étais imaginé un refus poli, en raison du sujet traité, et pour moi, une déconvenue supplémentaire. Et voilà que des gens avaient non seulement  aimé lire mon livre, mais en étaient emballés !...
Nous avons ensuite beaucoup travaillé, Régis et moi, sur la mise en page du manuscrit, la meilleure police de caractères, la traque des fautes d'orthographe, des incorrections, des veuves et des orphelines de typographie. Mais tout ce travail laborieux et pointu n'était rien à côté de ce qui nous attendait : la composition de la couverture. 
Au départ, et depuis longtemps, j'avais l'idée d'une photo de couverture, sur laquelle on apercevrait des brouillons, des morceaux de feuillets écrits de ma main, déchirés, éparpillés sur une table, prêts à s'envoler, en raison des outrages dont est capable le mistral dans notre région. J'en avais gardé plusieurs et quand j'en ai parlé à Régis; il a eu une réaction attentive, et ... ni oui, ni non. Il y eut donc des essais de clichés photographiques, puis une autre idée est arrivée. Celle-là, c'était mon compagnon qui nous la suggérait : "Et pourquoi pas le tableau de Van Gogh : 'la nuit étoilée'?" Il faut que je vous précise que cette proposition ne pouvait que nous enthousiasmer. Je ne vous en dis pas plus. Si vous lisez le livre, vous saurez pourquoi... Nouveaux essais, recherche de couleurs, d'harmonie des tons, de positionnement des caractères, ici, là, non pas là, oui, peut-être... La couverture à présent est telle que je l'avais imaginée. Merci Oxybia, merci Régis...
Au fil des prochains articles, je vous parlerai du contenu de mon livre et des thèmes qui y sont abordés. Je veux juste aujourd'hui vous donner à voir la présentation que nous avons concoctée. Faites-moi part de vos réactions et de vos commentaires. Je suis impatiente !  
Si la présentation est difficile à lire, dites-le moi, je vous l'enverrai par mail.

vendredi 28 mars 2014

A priori

J'avais un a priori, je ne l'ai plus. Je ne voulais pas lire ce livre et je l'ai lu quand même. A cause de l'insistance d'une amie qui me l'a prêté : " J'aimerais vraiment avoir ton avis là-dessus." Comme chacun le sait peut-être, je ne peux pas résister à ce genre d'introduction. C'est plus fort que moi. Je deviens aussi bête que le renard face au corbeau de la fable.
Donc, j'ai lu. Au début, agacée. Cette histoire de riche qui se drogue, ça me donne de l'urticaire. C'est un réflexe de classe périmé, je sais ! L'endoctrinement familial, pourtant vieux de soixante ans, il en reste quelques slogans : "Un désœuvré, bourré de fric, pétri des défauts et des tares bourgeoises, rien à voir avec les préoccupations quotidiennes des masses laborieuses. A force de luttes et de labeurs, elles seront un jour victorieuses, déboulonneront le capitalisme arrogant et la mondialisation responsable de tous les maux..." Vous voyez,  le passé idéologique de ma jeunesse conserve en moi quelques séquelles. Même si elles s'effilochent au fil du temps ! Il suffit d'appuyer sur un bouton. La litanie de la luttes des classes rapplique au grand galop... C'est comme les strophes des récitations de l'école, ... à l'heure où blanchit la campagne... ou Rodrigue as-tu du cœur ?... Vous aurez beau faire, elles sont inscrites dans le cerveau. Mais je m'égare... Bref, j'ai lu ce livre pour faire plaisir à mon amie (voir plus haut : pêché d'orgueil).
Et là? J'ai été agréablement surprise. Cet écrivain que je ne goûte pas, dont je méprise les fanfaronnades et les pitreries médiatiques, ne voilà-t-il pas qu'il écrit un récit présent/passé, avec son cœur, dans une sincérité indiscutable ? La franchise est là, tient la bride de l'écriture et ne permet pas les pirouettes. J'en ai été touchée, parfois même attendrie par l'enfant retrouvé au fond de soi que les souvenirs ravivent un à un. J'ai commencé le livre et ne l'ai plus lâché jusqu'à la dernière ligne! Je vous le recommande : "Un roman français" de Frédéric Beigbeder.

lundi 17 février 2014

"Sigmaringen"

Il me serait agréable de vous dire que ce livre m'a emballée. Et pourtant ce n'est pas le cas. Certes, soixante-dix ans après les faits,  l'histoire elle-même  continue de nous passionner : à l'automne 1944, près de deux mille personnes impliquées dans la collaboration française avec les nazis se réfugient au château de Sigmaringen, en Allemagne, dans l'attente (illusoire) de jours meilleurs. Certains en sont intimement convaincus : l'Allemagne gagnera la guerre et ils reviendront au pouvoir en France. La fine fleur des traîtres est là : Pétain, Laval, Darnand, Déat, Abetz, l'incontournable Céline. Des grandes pointures et du menu fretin. Ceux qui ont commandé les pires crimes et ceux qui, sans état d'âme, les ont exécutés. Tous, à des niveaux divers, ont à craindre pour leur peau. D'un étage du château à l'autre, on s'ignore, on se fuit, car les haines et les rancunes ne s'apaisent pas dans ce sinistre exil. On pallie l'absence de liberté et l'ennui à l'aide de l'arrogance, la bonne chère et les ragots.
D'où vient le malaise ressenti à la lecture du récit ? Certainement pas des faits historiques eux-mêmes. Ils sont honnêtement rapportés. Alors de quoi ?
L'auteur a retenu le parti-pris littéraire  d'un récit à la première personne. C'est un choix d'auteur, il n'y a rien à redire là-dessus. Je le respecte. Le narrateur est le majordome des Hohenzollern, resté au château tandis que ses maîtres ont été priés de s'éclipser. Il raconte la vie au quotidien de ces quelques six mois de peur et de folie. Mais la place que ce serviteur occupe au fil des pages, sa romance amoureuse, sa passion musicale, ses réflexions intimes, nous dévient de notre attente. On se croirait dans les sous-sols de la série télévisée "Downton Abbey", référence qui figure d'ailleurs dans les sources documentaires de Pierre Assouline. La vie du monde des domestiques au service des puissants est passionnante, j'en conviens. Il suffit de se souvenir de ce très beau livre : "Les vestiges du jour". Mais elle prend le pas sur le sujet et c'est dommage. Le propos historique, relégué à la seconde place, est anecdotique. Pourtant Assouline s'est entouré d'une richesse documentaire impressionnante. Ce qu'il en a fait dans son livre reste frustrant.
Le mois prochain, je vous parlerai d'un livre remarquable :"Le nazi et le psychiatre". En attendant, si vous voulez mieux comprendre comment et pourquoi n'importe lequel d'entre nous peut devenir un bourreau on ne peut plus banal, penchez-vous sur les travaux de Stanley Milgram et d'Hannah Arendt. A très bientôt...

mercredi 22 janvier 2014

" Certaines n'avaient jamais vu la mer"

C'est un petit livre de 120 pages, tout au plus. Ecrit dans une langue très poétique, proche de la psalmodie. 
En ce début de vingtième siècle, jetées dans l'inconnu sans préparation, elles quittent avec angoisse leurs villages, leurs parents, leurs traditions japonaises ancestrales.  Elles sont pubères, peut-être pas... Sur le bateau qui déjà déchire leurs liens passés, elles rêvent de leurs futurs maris américains. C'est une certitude : ils sont riches, banquiers, entrepreneurs, grands directeurs. Ils sont beaux, d'ailleurs les photos envoyées montrent des hommes jeunes, au physique avantageux.
A l'arrivée sur la Côte Ouest des États Unis, ce qui les attend est aux antipodes des publicités mensongères qui ont abusé leurs familles. Les photos ont été prises il y a bien longtemps, les hommes qui les attendent ont pris de l'âge... Leurs situations économiques et leurs ressources sont médiocres, leurs mœurs grossières. Elles vont vivre en silence les déceptions, l'amertume, le désespoir, qui anéantissent bien vite les rêves qu'elles ont nourris. Ce qui va constituer leurs vies pendant des décennies a pour noms labeur harassant, soumission sexuelle à la brutalité, maternités nombreuses, conditions misérables, vexations racistes. 
La survenue de l'attaque de Pearl Harbor va faire de de ces femmes et de leurs familles, des parias, des suspects de la Cinquième Colonne. Au bout de ces vies sans avenir, la déportation, les camps.
" Certaines n'avaient jamais vu la mer", relate un épisode historique douloureux et méconnu.
C'est un récit attachant, qui souvent prend à la gorge. On ne sort pas tout à fait indemne après l'avoir lu.

lundi 13 janvier 2014

Leçon de démocratie

Je viens de lire une information bien intéressante :
400 ans avant J.-C., à Syracuse en Sicile, une loi dite du pétalisme est introduite. Elle stipule qu'un citoyen, dont l'influence est jugée dangereuse pour le maintien de la démocratie,est condamné à un exil de 5 ans. Appliquée de nos jours, dans notre chère démocratie française, cette loi nous obligerait à déployer un nombre considérable de charters. Quelle pagaye dans nos aéroports !
Pour mémoire: le terme étrange de pétalisme (à ne pas confondre avec pétainisme) provient du fait que les Syracusiens inscrivaient leurs votes sur des feuilles d'olivier, pétala en grec.
Ah ! Si Desproges était encore parmi nous...