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Communiquer avec vous, à partir des thèmes qui m'intéressent, et pour lesquels je souhaite vos réactions : l'actualité, les livres, les films, les musiques, et bien sûr les différents sujets auxquels la vie nous confronte.

vendredi 26 septembre 2014

Enfants de la guerre

Comme tous les jeudis soirs, je me suis installée hier devant l'émission "La grande Librairie". Boris Cyrulnik venait présenter son dernier ouvrage : "Les âmes blessées", qui est sorti le 24 septembre. Fidèle à son habitude, malgré la gravité du sujet, il répond aux questions de l'animateur avec aménité et une clarté de propos qui n'est pas toujours évidente pour moi. Je dois vous dire que nous sommes lui et moi nés à quelques semaines d'intervalle, trois ans avant le début de la seconde guerre mondiale. Dans son intervention d'hier, j'ai été frappée par deux réflexions qui m'évoquent ma propre histoire. Il dit en substance : j'ai été vieux à six ans, à cause de la guerre. 
Je peux en dire autant et je l'ai écrit deux fois dans mes romans : au moment des bombardements alliés sur la capitale, la crèche israélite du Sacré Cœur est détruite. Les enfants juifs qui dormaient, sont morts. Au lendemain de ce désastre, ma mère nous emmène constater les ruines qui entourent le monument. Plus qu'un choc, c'est pour tout mon être un traumatisme ineffaçable. Ce jour-là, je suis devenue vieille. J'avais six ans.
Cyrulnik évoque également la déportation des siens, cite Maurice Papon (je pourrais ajouter parmi tant d'autres criminels de guerre !). Pas de pardon, dit-il, les criminels n'ont pas demandé pardon aux victimes.
A propos du thème des abus sexuels, j'ai souvent, par le passé, animé des séminaires de réflexions sur le pardon. J'y ai défendu trois principes :
- On ne peut pas pardonner à celui qui ne se repent pas, qui n'est pas capable de mesurer l'horreur de ses actes et leurs conséquences.
- On ne peut pas pardonner à celui qui ne demande pas pardon à sa victime (ou à ses victimes) d'une manière explicite et directe.
- On n'est pas obligé de pardonner. Le pardon est une affaire personnelle entre soi et soi. Faire pression sur la victime pour qu'elle accepte de pardonner, ce serait encore une fois la contraindre comme elle l'a été dans les sévices passés.
J'aime à croire que Cyrulnik serait entièrement d'accord avec ces trois principes. J'aime le titre de son livre, sobre et émouvant : "Les âmes blessées". Il l'a été. Je le suis encore. Nous sommes, comme il le disait hier soir, des enfants de la guerre...

mercredi 10 septembre 2014

Le sempiternel débat sur les notes à l'école

voici l'article que je viens de faire apparaître sur facebook. Et vous, pour quel système d'évaluation, êtes-vous?

J'ai été pendant 42 ans dans le système éducatif français, d'abord en tant qu'enseignante, puis en tant qu'inspectrice départementale. Les notes à l'école sont comme les devoirs à la maison (interdits depuis 1956) : une forteresse indéboulonnable des habitudes, à laquelle les enseignants tiennent tout autant que les parents. Les notes mesurent la compétition des élèves, la rivalité, pas les progrès ni les compétences. En 1990, un psycho-pédagogue belge, Jacques Deconinck, nous a fourni durant un stage, une grille d'évaluation destinée à l'élève et à l'enseignant. Il n'y était pas question de notes, mais d'une approche réfléchie sur la réussite, les progrès (d'abord mis en valeur), puis des améliorations envisageables, raisonnables et réalistes. Il n'a jamais été possible de faire adopter ce système qui avait le mérite d'être gratifiant pour l'élève. Ceux qui me liront ici se doutent des motifs de cet échec. En guise de conclusion provisoire, je propose de méditer cette suggestion d'un psychologue américain dont j'ai malheureusement oublié le nom : dans une évaluation d'élève, il convient d'énoncer trois compliments et trois propositions de progrès. Si vous ne trouvez pas de compliments à faire à l'élève, abstenez-vous. Vous verrez, le seul fait d'envisager de vous taire, vous révèlera les bonnes paroles auxquelles en un premier temps vous n'aviez pas songé !

mardi 9 septembre 2014

" Dans les plis du chagrin - Lettre à l'absent "

                                                                      Voici la sortie de mon dernier livre, paru chez un dynamique éditeur de la Côte d'Azur : Oxybia, dirigé par Régis Daubin. Régis et moi, nous nous sommes connus en 2010, lors d'une rencontre entre la direction des éditions L'Harmattan et les auteurs régionaux. Des éditeurs indépendants avaient aussi été invités à cette manifestation. A midi, nous étions toute une bande d'amis, auteurs  de L'Harmattan, assis à une table. Régis s'est avancé et a demandé s'il pouvait manger avec nous. Nous nous sommes serrés pour lui faire une place. Depuis... nous ne nous sommes pas perdus de vue. C'est sûrement cela l'amitié, elle arrive, on ne sait d'où, on ne l'attend pas, elle s'invite dans notre cœur et s'y installe. 
Quand j'ai demandé à Régis si mon livre sur le deuil serait susceptible d'intéresser sa maison d'édition, il n'a dit ni oui, ni non. Seulement "peut-être, pourquoi pas?". Il a attendu de le faire lire à son comité de lecture. Verdict :"on est emballés!" Et moi, donc ! Je m'étais imaginé un refus poli, en raison du sujet traité, et pour moi, une déconvenue supplémentaire. Et voilà que des gens avaient non seulement  aimé lire mon livre, mais en étaient emballés !...
Nous avons ensuite beaucoup travaillé, Régis et moi, sur la mise en page du manuscrit, la meilleure police de caractères, la traque des fautes d'orthographe, des incorrections, des veuves et des orphelines de typographie. Mais tout ce travail laborieux et pointu n'était rien à côté de ce qui nous attendait : la composition de la couverture. 
Au départ, et depuis longtemps, j'avais l'idée d'une photo de couverture, sur laquelle on apercevrait des brouillons, des morceaux de feuillets écrits de ma main, déchirés, éparpillés sur une table, prêts à s'envoler, en raison des outrages dont est capable le mistral dans notre région. J'en avais gardé plusieurs et quand j'en ai parlé à Régis; il a eu une réaction attentive, et ... ni oui, ni non. Il y eut donc des essais de clichés photographiques, puis une autre idée est arrivée. Celle-là, c'était mon compagnon qui nous la suggérait : "Et pourquoi pas le tableau de Van Gogh : 'la nuit étoilée'?" Il faut que je vous précise que cette proposition ne pouvait que nous enthousiasmer. Je ne vous en dis pas plus. Si vous lisez le livre, vous saurez pourquoi... Nouveaux essais, recherche de couleurs, d'harmonie des tons, de positionnement des caractères, ici, là, non pas là, oui, peut-être... La couverture à présent est telle que je l'avais imaginée. Merci Oxybia, merci Régis...
Au fil des prochains articles, je vous parlerai du contenu de mon livre et des thèmes qui y sont abordés. Je veux juste aujourd'hui vous donner à voir la présentation que nous avons concoctée. Faites-moi part de vos réactions et de vos commentaires. Je suis impatiente !  
Si la présentation est difficile à lire, dites-le moi, je vous l'enverrai par mail.