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Communiquer avec vous, à partir des thèmes qui m'intéressent, et pour lesquels je souhaite vos réactions : l'actualité, les livres, les films, les musiques, et bien sûr les différents sujets auxquels la vie nous confronte.

jeudi 20 novembre 2014

Journée internationale des droits de l'enfant

En août 1942, Janusz Korczak, médecin, pédagogue, précurseur et ardent défenseur des droits de l'enfant, quitte le ghetto de Varsovie, accompagnant ainsi les enfants juifs de l'orphelinat qu'il avait créé, vers les chambres à gaz de Treblinka. Son refus de sortir vivant du ghetto, alors qu'il pouvait sauver sa vie, honore la condition humaine dans ce qu'elle a de plus beau. Puissent ces quelques mots vous inviter à mieux connaître l’œuvre d'un homme qui, jusqu'aux portes de la mort, n'a cessé de respecter et d'aimer au plus au point l'enfance.
A lire : "Janusz Korczak, le roi des enfants" Éditions Robert Laffont.

A propos de la journée internationale des droits de l'enfant

"Petits soldats, petits trains, animaux, maisons : les jeux sont des miniatures du monde qui aident un enfant à se sentir géant. Ils lui permettent de grandir en supportant son infériorité."  E.De.Luca.

dimanche 16 novembre 2014

Erri De Luca

C'est un court récit d'une petite centaine de pages, fulgurant comme une balle qui siffle à nos oreilles : Le tort du soldat. Le livre doit son titre à une allégation sans appel du père de la narratrice : le tort du soldat, c'est d'avoir perdu la guerre. Le criminel, aux mains tachées de sang, s'exprime sans remords. Pour lui, les millions d'êtres humains qui ont disparu dans l'ashoà ne sont rien, comparés à la défaite du régime hitlérien. Le récit nous entraîne dans sa peur d'être démasqué, mais surtout d'être repéré à sa voix. Planqué dans la vie civile d'après-guerre sous l'uniforme d'un facteur, il se tait. Son mutisme est une fragile protection. Il gagne du temps sur la traque inexorable dont il fait l'objet. Je ne vous dévoilerai pas la fin. Il faut lire ce récit jusqu'à son terme.
J'aime Erri De Luca. Lui aime la langue yiddish. Homme du Sud de l'Italie, natif de cette ville de Naples, où dans les rues, même les cris des mères en colère sont mélodieux, De Luca traduit depuis plusieurs années des textes précieux. Tels ceux des frères Singer. Je ne connais pas la littérature du premier : Israël Joshua Singer. Les textes du second, Isaac Bashevis Singer, qui reçut le prix Nobel de littérature en 1978, sont restés gravés dans ma mémoire. J'y reviens de temps à autre afin de me replonger dans la transcendance et la beauté des images.
Quelques citations relevées dans le livre d'Erri De Lucca que je veux vous faire partager :
"Un homme tragique est invulnérable à l'ironie." 
"La vieillesse est déjà une forme de réclusion."
"Hashoà, le nom juif de la destruction."
"Dans le sommeil, on redevient des animaux, sans idée de passé, de conscience et de faute."
"Pour moi, écrire c'est chausser des souliers à talons aiguilles. Je vais lentement, je titube et je me lasse vite. Je sais que je m'interromprai souvent... L'écriture reste pour moi une fête, pas une obligation." 

samedi 1 novembre 2014

Rubrique "Ils l'ont lu... Ils m'ont dit..."

Chère Danièle, 
Je suis allée « le » commander. Je l’ai reçu mais à un moment où ma maison était pleine d’enfants, cousins et autres jeunes dont des élèves de violons d’une de mes belles-filles, venant faire un stage de lutherie. Ils sont tous partis et, laissant ma maison à l’envers, j’ai commencé à lire… pour continuer le reste de la nuit. 
Je ne l’ai pas lâché ou plutôt c’est lui qui ne m’a pas quittée. Avant tout, quel hommage ! Hommage à ce frère tant aimé et aussi hommage à tes parents qui ont su et c’est si rare, ne pas créer de jalousie ni de compétition entre vous. 
Alors que j’ai eu tant de peine à rentrer dans ton livre précédent, celui-ci me fut, malgré son thème bouleversant, un cadeau du commencement à la fin. J’ai été empoignée par le début. A la fois par le dépouillement et la précision de tes descriptions et par la façon où l’on est plongé dans ce drame dont on ignore tout. Car j’ignorais que tu avais eu un petit frère, que dis-je, un jumeau qui t’a laissée à jamais orpheline. Un petit frère si brillant, promis à tant de choses et dont l’absence a dû peser tellement sur ta vie et probablement sur ton avenir, autant que je puisse me permettre de dire une chose pareille. 
Je le perçois aussi comme la suite et fin d’une trilogie. Comme une réflexion sur ta vie dont te fait cadeau ce petit frère. Et je t’envie, moi la fille unique qui n’a pourtant jamais souffert de l’être, ma tribu-famille me dispensant plein de cousins de tous âges. Et je retrouve aussi nos points communs : la « fin du communisme » et mes oncles et mes cousins qui souffrent dont mon petit frère de guerre. Je te retrouve, toi, fragile et si solide, l’exemple parfait avec tes frères, de la réussite sociale de ces enfants d’immigrés qui ont dû batailler pour y arriver, grâce leur acharnement au travail, à leur intelligence, celle de leurs parents et aussi, leur adaptabilité. 
Je te le répète malgré le sujet si sombre, j’ai adoré ce livre, comme j’ai aimé, et c’est une autre histoire ton « aperçu métaphorique de ta vie. » 
Tu reconnais un auteur, un livre important au fait qu’il t’émeut parce qu’à travers ce qu’il dit, tu te reconnais ou au contraire, son exotisme te fait voyager et rêver. Je ne puis citer toutes les phrases de ton « aperçu ». Je vais me limiter à une seule. Parce qu’elle m’a fait un bien fou : "Je suis toujours suspendue aux lèvres de Michel Onfray. Les idées de cet homme-là font reculer la bêtise." Je ne puis te raconter toutes mes « rencontres » (radio, télé, bouquin) avec « cet homme là ». Ce qui est sûr, c’est que je me suis sentie souvent très seule devant tous ses détracteurs. J’aime cet homme, sa façon d’être, de dire, son engagement. 
Enfin, moi aussi j’aime les chats mais il me faut bien supporter mes fils qui sont 'chiens'. 
J’aurais tant aimé que l’anniversaire d’E. ait lieu maintenant. Nous aurions pu parler de ton livre à en perdre le souffle. Je n’ose te demander si tu viendras bientôt. Je sais que tu es en souci.
 J’aurais voulu aussi te parler de la mort de ton père. J’ai vécu la même chose avec ma mère. Dire ou ne pas dire et se sentir à jamais coupable. Et bien sûr, ton style, ta façon de nous accrocher. Mais cela tu sais depuis longtemps ce que j’en pense. 
 Pardonne cette lettre foutoir mais tu sais que je suis une musculaire en problème avec l’abstraction qui ne comprends pas trop, j’allais dire ton attention vis-à-vis de moi. Ca, c’est mon autre problème. Je t’embrasse tendrement. C. 67