ÊTRE AMANTS AVEC TOI
Être amants avec toi, c’est donner aux instants la durée de
l’éternité.
C’est approuver ce que tu es.
C’est aimer ce que je fais.
C’est croire à ce que tu dis.
C’est donner sans calcul, et son corps et son rire, son odeur
et sa peau.
C’est murmurer des soupirs, ouvrir les yeux dans la
jouissance.
C’est se moquer du monde qui grincera des dents.
C’est oublier ceux qu’on a aimés avant… dans une autre vie,
ceux qui nous ont fait souffrir, fait faux-bond, qu’on a meurtris par
maladresse, ceux auprès de qui on a appris un mot : la nostalgie, ce mot
dont on a encore l’empreinte sur soi.
Être amants avec toi, c’est apprivoiser ce qui était inconnu…
ou tellement enfoui.
C’est donner un coup de tête aux regrets, aux rancunes, parce
que là, tout de suite, dans l’urgence de s’aimer, ils seraient indécents.
C’est s’appartenir et pourtant rester libres.
C’est se toucher du bout des doigts, alors que le cœur
s’est fait la malle dans les étoiles.
C’est faire de l’autre son unique port d’attache.
C’est mettre à temps les voiles si ce n’est qu’une mauvaise
escale.
C’est ne plus croiser le désenchantement, pour un jour, une
nuit, voire plus si affinités.
C’est se vivre exotique, indien, ou esquimau, danser avec les loups, s’étouffer sous
la couette.
C’est tout se dire et taire les plus profondes blessures,
celles qui ne se referment pas.
C’est rire de tout, être graves, se prendre peu au sérieux, pas
le centre de la terre, parce que la terre… elle s’en fout des amants. Elle en a
vu d’autres des amants éblouis…