Bienvenue

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Communiquer avec vous, à partir des thèmes qui m'intéressent, et pour lesquels je souhaite vos réactions : l'actualité, les livres, les films, les musiques, et bien sûr les différents sujets auxquels la vie nous confronte.

mercredi 28 février 2018

Prison

Tous ces jours interminables, où elle se serait jetée à ses pieds pour un petit signe de lui, un minuscule appel, fût-il de pitié, elle a pensé à Oscar Wilde, dans sa geôle de Reading, écrivant sur les murs de sa cellule :  " Seigneur, épargnez-moi les douleurs physiques, les douleurs morales, je m'en charge !". Elle aurait voulu comme le poète se hisser à cette hauteur d'âme, à cette dignité, une dérision de soi sur soi qui empêche de sombrer... Elle n'y parvenait pas.

mardi 27 février 2018

Le tout premier

Elle regarde passer sa vie d'aujourd'hui, comme elle l'a fait, assise au bord du trottoir, un 16 juillet 1942,  quand Simon est monté avec sa fratrie dans le bus de la rafle.
Il avait glissé son sac d'osselets dans la poche du tablier de la gamine et dit tout bas : "Dis ? T'iras pas jouer au docteur avec Victor, sous l'escalier de la mère Tina ? " 
Elle a promis et elle l'a regardé partir. 
Elle n'a plus joué au docteur, ni avec Victor, ni avec les autres garçons de la bande du Sacré-Cœur. Elle a attendu Simon. 
Peu à peu, une petite empreinte s'est inscrite à l'emplacement du cœur, pas une étoile jaune, non, juste un stigmate en lettres capitales : ABANDON.

jeudi 22 février 2018

"Consens à la brisure"

"Consens à la brisure" écrit François Cheng.

Voilà ce que cette belle phrase m'inspire :

 Choisis entre la ferveur et la fuite pour continuer de vivre.
 Choisis entre la passion et le vide de l'absence pour survivre.
 Accepte le détachement, le basculement, la dérive, le néant. 
 Rends grâce à ces états intenses de ta vie intérieure d'aujourd'hui.
 Rends-toi présent au monde et honore l'instant présent.
 Oublie cet Autre, ce mirage,
cet imposteur de l'ivresse existentielle qui jouait à "Je me souviens"... 
 Abandonne ses silences... ta douleur.

vendredi 9 février 2018

Les amants



ÊTRE AMANTS AVEC TOI

Être amants avec toi, c’est donner aux instants la durée de l’éternité.
C’est approuver ce que tu es.
C’est aimer ce que je fais.
C’est croire à ce que tu dis.
C’est donner sans calcul, et son corps et son rire, son odeur et sa peau.
C’est murmurer des soupirs, ouvrir les yeux dans la jouissance.
C’est se moquer du monde qui grincera des dents.
C’est oublier ceux qu’on a aimés avant… dans une autre vie, ceux qui nous ont fait souffrir, fait faux-bond, qu’on a meurtris par maladresse, ceux auprès de qui on a appris un mot : la nostalgie, ce mot dont on a encore l’empreinte sur soi.
Être amants avec toi, c’est apprivoiser ce qui était inconnu… ou tellement enfoui.
C’est donner un coup de tête aux regrets, aux rancunes, parce que là, tout de suite, dans l’urgence de s’aimer, ils seraient indécents.
C’est s’appartenir et pourtant rester libres.
C’est se toucher du bout des doigts, alors que le cœur s’est fait la malle dans les étoiles.
C’est faire de l’autre son unique port d’attache.
C’est mettre à temps les voiles si ce n’est qu’une mauvaise escale.
C’est ne plus croiser le désenchantement, pour un jour, une nuit, voire plus si affinités.
C’est se vivre exotique, indien, ou esquimau, danser avec les loups, s’étouffer sous la couette.
C’est tout se dire et taire les plus profondes blessures, celles qui ne se referment pas.
C’est rire de tout, être graves, se prendre peu au sérieux, pas le centre de la terre, parce que la terre… elle s’en fout des amants. Elle en a vu d’autres des amants éblouis…