Jorge Semprun vient de mourir. En 1945, libéré du camp de Buchenwald, il rejoint Paris. Dans 'L'écriture ou la vie" il raconte ces premiers jours de liberté. A Paris, le 1er mai 45, il neige. Oui, il neige...
J'avais enfoui ce souvenir d'enfant au fond de ma mémoire oublieuse. En lisant Semprun, tout est revenu : les petits flocons duveteux, le balcon de mes grands-parents maternels où j'ai attendu mes parents toute la journée. Ils étaient partis défiler avec leurs camarades. Le matin, avant de me quitter, ma mère m'avait fait cette recommandation: "Et surtout ne te penche pas. La tête est trois fois plus lourde que le reste du corps!"
J'ai écouté et attendu.
Merci Jorge Semprun. Pour tout ce que vous avez été durant cette longue et belle vie et ce rappel d'un minuscule petit souvenir personnel, je ne vous oublierai pas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Votre commentaire sera d'abord modéré par l'auteur de l'article (donc en attente de publication). Et ensuite, il sera publié ou non.