Bienvenue

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Communiquer avec vous, à partir des thèmes qui m'intéressent, et pour lesquels je souhaite vos réactions : l'actualité, les livres, les films, les musiques, et bien sûr les différents sujets auxquels la vie nous confronte.

jeudi 26 novembre 2015

La peur n'est pas l'ennemi n°1

Ne rejetez pas votre peur. Elle est légitime dans les circonstances actuelles.
Acceptez d'avoir peur et ne culpabilisez pas. 
Il y a danger et pas seulement menace, nous venons d'en faire encore tragiquement l'expérience.   
Faites confiance à votre peur. Elle est bonne conseillère. Écoutez-la. 
Les capteurs sensoriels de la peur signalent souvent ce qui pourrait survenir. Ils sont là pour vous protéger de la banalisation et de l'aveuglement. 
Ne soyez pas dans le déni. L'adoption de la légèreté, d'une façade de courage ou de l'imprudence, dans ces heures graves, ne convient pas.
Je ne blâme pas ceux qui autour de vous, au nom de la vie qui continue, vous entraînent vers le retour immédiat au quotidien des jours passés. Comme si rien ne s'était produit de terriblement dramatique. 
Ça s'est passé !  Ne paniquez pas mais soyez vigilants. Protégez-vous. Vous avez en vous une alliée, une force intime : la peur.

lundi 23 novembre 2015

Elle dit...

Elle dit : dans notre vie, qui est une scène singulière, nous croisons quelques acteurs principaux, et comme le disait Umberto Eco des "surnuméraires", une catégorie intermédiaire entre les vedettes et les figurants. Certains sont plus instinctifs que cérébraux, plus intéressés par les actes que par la réflexion, plus cabotins que modestes. Ils nous ont intéressés. On les a appréciés ou parfois détestés.
On  a aimé les premiers rôles, ceux qui ont vraiment compté pour nous. Quand on jette un regard en arrière, on s'aperçoit qu'ils sont peu nombreux. Ils nous ont apporté leur chaleur. Certains nous ont fait souffrir...  Ou c'est l'inverse... Mais ça on ne le sait pas, car notre condition humaine nous rend aveugle sur bien des points.
Parmi les grandes vedettes se détache (parfois) une star, une étoile, un ou une qu'a posteriori on définit comme la passion de notre existence. On chérit son image fortifiante, son souvenir nostalgique. On se réjouit d'avoir été sur sa route. 

mardi 10 novembre 2015

Elle disait...

" Faire le bilan de sa vie "n'a pas beaucoup de sens. On ne peut pas être à la fois concerné et au dehors. On tente de fragmenter des époques, de construire des analyses, du mieux qu'on peut, toujours, et toujours polluées par les sentiments qui s'y rattachent : les regrets, les remords, la rancune envers soi-même. Le trio des R, une espèce de valse à trois temps qui donne le tempo et le tournis.
On croit décoder son existence et on l'embrouille. L'analyse est rassurante. Sur le moment. Elle n'apporte rien ou si peu. Trop éphémère. On s'y reprend à plusieurs reprises, on se récite une longue litanie: "J'aurais dû... Si j'avais su... Si les choses s'étaient passées autrement..." On s'imagine faire œuvre de philosophie existentielle. On est tout juste bon à gaspiller des minutes précieuses qu'il vaudrait mieux consacrer à relire Rimbaud et Apollinaire.

samedi 7 novembre 2015

Elle disait...

"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?"
Je regardais l'armoire en formica, le bois lisse de couleur démodée. Au travers de la vitre, ce contenu à peine dissimulé. Certains objets visibles, identifiables. Des tranches décolorées de livres de poésie. d'autres indistincts, dissimulés, Ondes hostiles, rusées, impénétrables, disparaissant au fond de l'armoire fermée à clef. Convoquant leurs ombres pour échapper à ma reconnaissance visuelle. Faits de reproches, je savais qu'ils m'en voulaient, qu'ils étouffaient dans la pénombre plutôt que de se livrer. Ils criaient en silence, qu'on n'avait pas eu le droit de les emprisonner ainsi. Qu'ils étaient vivants avant ta mort, accompagnaient tes jours, à l'affût de tes désirs. Je n'ai pas eu la force de leur rendre la liberté.

Victor Hugo

"Il lui disait : « Vois-tu, si tous deux nous pouvions,
L'âme pleine de foi, le cœur plein de rayons,
Ivres de douce extase et de mélancolie,
Rompre les mille nœuds dont la ville nous lie ;
Si nous pouvions quitter ce Paris triste et fou,
Nous fuirions ; nous irions quelque part, n'importe où,
Chercher loin des vains bruits, loin des haines jalouses,
Un coin où nous aurions des arbres, des pelouses ;
Une maison petite avec des fleurs, un peu
De solitude, un peu de silence, un ciel bleu,
La chanson d'un oiseau qui sur le toit se pose,
De l'ombre ; — et quel besoin avons-nous d'autre chose?"