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Communiquer avec vous, à partir des thèmes qui m'intéressent, et pour lesquels je souhaite vos réactions : l'actualité, les livres, les films, les musiques, et bien sûr les différents sujets auxquels la vie nous confronte.

mercredi 14 mars 2018

Sous le Figuier en Mai



Chers amis, samedi 19 mai, à 16 heures, Sous le figuier du Muy, rejoignez-nous pour fêter le Cinquantenaire de 1968. Une année mémorable, durant laquelle, en France et dans le Monde, les événements se sont bousculés et ont contribué à des bouleversements majeurs.
On vous attend. Venez nombreux. On fera la fête, comme en Mai 68, quand on clamait : « On a le droit d’être heureux ! »

mardi 13 mars 2018

Persuasion

Un matin, elle s'est parlé à elle -même : on ne peut pas vivre longtemps sur la crête de la folie. 
Avec l'Homme du palace, c'était un lien insensé auquel elle n'aurait pas dû céder. Elle regrette.
Il s'était introduit dans sa vie par effraction douce, par traîtrise inattendue, sans aucune tentative déplacée. Aimable, sûr de lui, spirituel,  doué pour l'impertinence élégante. 
Il avait su tresser une corde de mots murmurés, de phrases voluptueuses, un lasso de rires rassurants. Elle ne le savait pas : il était comme le loup de la fable, les poils sombres de la patte recouverts de farine pour mieux tromper l'innocence.
Elle se croyait blindée. Très vite, elle avait rendu les armes, s'était sentie à la merci des sentiments. Et, très vite aussi, il avait fait d'elle une étrangère à sa propre vie. 
Qui était-il ? De quel pouvoir maléfique disposait-il pour réussir à l'entraîner hors du Soi raisonnable dont elle prétendait ne jamais se départir ?
Une sorte de secousse, puis de séisme. Il avait mis le feu à ses belles certitudes. Elle était abasourdie, au bord du saccage et de la confusion. Au seuil de la décomposition.
 Et puis... et puis, elle ne sait pas à quoi elle doit de n'avoir pas sombré tout à fait. Instinct de survie. Elle a appelé au secours les très chères amies, les quelques vraies amies, les rares soutiens qui ne jugent jamais, qui écoutent les pleurs de la nuit, quand le moindre sommeil a renoncé, quand elle avoue que le portable ne quitte pas l'oreiller. Parce qu'il va appeler... Parce qu'il n'appelle pas.... Parce qu'il n'appellera plus. Elle non plus. 
Chasser le flux des images mentales tyranniques. Ne pas succomber. Éperonner le présent. Lutter. S'agripper aux tâches du matin. Ne pas régresser. Ne plus s'abandonner aux monologues. Préserver son intégrité. 
Elle ne s'épanchera plus. Il y aura encore quelques vibrations, et puis, même s'il faut du temps, tout redeviendra calme.       
 

IMAGINAIRE

Incandescence
Manque
Allégresse
Gourmandise
Ivresse
Néant
Abandon
Illusion
Renoncement
Errance

lundi 5 mars 2018

Ombre consumée

Un jour, tout au début, comme une prémonition, elle avait recopié une citation pour  L'homme du palace : "Achille s'adressant à l'ombre du grand Ulysse :
"J'aimerais mieux être sur terre
Domestique d'un paysan
Fut-il sans patrimoine et presque sans ressources
Que de régner ici parmi ces ombres consumées" 

Il était contrarié qu'elle s'abrite derrière les écrits des autres et le lui avait dit. Elle n'en avait plus abusé. S'était consumée à lui écrire, jusqu'à en perdre le sommeil. Son règne à elle, c'était l'écriture. Son règne à lui, le mystère, le silence, les mots volontairement énigmatiques dont le sens profond échappe toujours. 
 

dimanche 4 mars 2018

Effacements

Elle a dit à son amie : "J'ai déjà oublié sa voix". C'est faux. Elle a menti. Mais y croire un instant aide peut-être à guérir. Cette voix et le rire - surtout le rire - sont en elle. Ils s'estomperont avec le temps. Elle le sait. Avec le temps, chantait Ferré...
Elle a promis à son amie, et elle l'a fait. D'abord, sur l'Iphone, supprimer le contact, les textos, les photos.  Sur l'ordi, effacer l'adresse mail, le dossier Lui, dans lequel elle avait rangé chaque matin les textes ardents du jour et de la nuit. Et puis le plus difficile : jeter au feu les mots, toutes les phrases échangées, celles qu'on écrit dans l'urgence des heures de l'absence, les mots qui ne comblent pas, qui ne servent qu'à traduire la souffrance de l'intolérable abandon. 
Oui, elle a tout brûlé. 
Un jour, comme une promesse à elle-même, elle écrira un roman : L'homme du palace ou La rencontre, ou La douleur. Mais le titre est déjà pris par Duras. La douleur, un film qu'on a tiré du roman, qu'elle a vu à Paris, un jour d'exquise souffrance d'être si loin de lui. L'homme du palace, elle retient ce titre pour plus tard. Un jour, elle écrira l'histoire d'un analphabète de l'Amour. Quand elle sera guérie, il restera la nostalgie et l'écriture. Parce qu'on guérit toujours des blessures de la vie passée.