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vendredi 11 janvier 2013

Les trois vies du personnage de roman

Dans "Ma vie sans moi", le personnage de Lorenzo mène trois vies : la vie sociale, la vie intime, la vie intérieure. La première, au grand jour, est celle d'un Lorenzo marié, père de deux enfants, technicien de la Radiodiffusion française, militant actif du PCF. La vie sociale est publique, connue, appréhendée par tous ceux qui le côtoient.
Sa vie intime s'est organisée autour de sa liaison avec Solange. C'est son jardin secret, sa part d'ombre qu'il ne partage avec personne d'autre qu'avec cette jeune femme dont il est éperdument amoureux. Une vie parallèle qui nécessite des aménagements de la vie sociale et beaucoup de  précautions. Et dont on peut dire qu'elle intensifie la vie intérieure.
Cette vie intérieure est celle de la pensée, des rêves et des émotions où Lorenzo se sent ou se veut seul. Une niche de repli, le plus souvent peuplée de solitude, de divagations, de tourments. Celle qui accompagne tous les instants de la vie. Celle aussi qui nous rapproche de la mort.
Dans l'écriture du personnage, les trois vies s'entremêlent, comme elles le font souvent dans l'existence de chacun de nous. Quand Lorenzo, (page 267 de "Ma vie sans moi"), en proie au désarroi après la découverte de son infidélité par sa femme Claudia, se rend chez le camarade Fiszbin, il cherche à tirer au clair les motifs qui ont poussé le Parti à exclure un bon camarade. Il ne prémédite pas de lui faire des confidences. Il ne lui en fait d'ailleurs pas. Mais quand Fiszbin lui déclare ses penchants amoureux, la réaction sincère et spontanée de Lorenzo est celle d'un homme qui défend la vie intime de l'autre comme il revendique la sienne. 
D'une manière plus générale, je dirai qu'il est nécessaire d'avoir en permanence trois fers au feu dans l'écriture qui campe un personnage et soutient sa crédibilité. Surtout quand le narrateur est le personnage principal du roman. J'admire le brio du grand écrivain Isaac Bashevis Singer dans le roman "Ennemies". Toute la force des trois vies de son héros Herman, entrecroisées à chaque page, est un modèle du genre. N'est pas Prix Nobel de Littérature qui veut!!!

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