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lundi 18 février 2013

Toi et Vincent

C'était le temps de nos jeunes années. Une question ludique revenait souvent dans nos conversations :
Qu'emporterais-tu sur une île déserte ? Un jour, tu déclaras : J'emporterais "La nuit étoilée sur le Rhône". Le tableau que Van Gogh a peint en 1888 à Arles. Le Rhône, les berges ensommeillées, le ciel étoilé la nuit, un couple qui se hâte. Tu vis de l'étonnement sur mon visage. Oui, le Rhône comme notre vie, un fleuve immense et bleuté. Et de longs reflets dorés de tout ce que nous y aurons inscrit année après année. Tu verras, les clartés de nos engagements brilleront au fil de l'eau. Fières des valeurs que nous aurons imprimées à notre existence. Puis les lumières quitteront le courant de la vie et s'inscriront quelque part au creux d'une voûte céleste. parmi les astres minuscules et innombrables des humains qui auront servi des causes.
J'ai demandé : Il faudra donc que nous vivions longtemps pour que notre ciel soit aussi constellé que celui de Vincent ? Tu as répondu calmement : Cela va sans dire...
Je te le dis, en vérité, mon frère, les îles ne sont plus désertes. Des humains s'y sont installés pour des causes parfois indignes. Sans le Rhône de Van Gogh et sans toi. 
Toi, ta courte vie fut si intense que dans le ciel bleu de Vincent, ton étoile brille parmi les plus belles. Celle qui éclaire ma terre depuis plus d'un demi-siècle. Je lève les yeux. Je la reconnaîtrais entre toutes. A certaines heures de la nuit, au-dessus du Rhône, il me semble qu'elle me fait signe et m'interdit de pleurer.

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