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dimanche 16 novembre 2014

Erri De Luca

C'est un court récit d'une petite centaine de pages, fulgurant comme une balle qui siffle à nos oreilles : Le tort du soldat. Le livre doit son titre à une allégation sans appel du père de la narratrice : le tort du soldat, c'est d'avoir perdu la guerre. Le criminel, aux mains tachées de sang, s'exprime sans remords. Pour lui, les millions d'êtres humains qui ont disparu dans l'ashoà ne sont rien, comparés à la défaite du régime hitlérien. Le récit nous entraîne dans sa peur d'être démasqué, mais surtout d'être repéré à sa voix. Planqué dans la vie civile d'après-guerre sous l'uniforme d'un facteur, il se tait. Son mutisme est une fragile protection. Il gagne du temps sur la traque inexorable dont il fait l'objet. Je ne vous dévoilerai pas la fin. Il faut lire ce récit jusqu'à son terme.
J'aime Erri De Luca. Lui aime la langue yiddish. Homme du Sud de l'Italie, natif de cette ville de Naples, où dans les rues, même les cris des mères en colère sont mélodieux, De Luca traduit depuis plusieurs années des textes précieux. Tels ceux des frères Singer. Je ne connais pas la littérature du premier : Israël Joshua Singer. Les textes du second, Isaac Bashevis Singer, qui reçut le prix Nobel de littérature en 1978, sont restés gravés dans ma mémoire. J'y reviens de temps à autre afin de me replonger dans la transcendance et la beauté des images.
Quelques citations relevées dans le livre d'Erri De Lucca que je veux vous faire partager :
"Un homme tragique est invulnérable à l'ironie." 
"La vieillesse est déjà une forme de réclusion."
"Hashoà, le nom juif de la destruction."
"Dans le sommeil, on redevient des animaux, sans idée de passé, de conscience et de faute."
"Pour moi, écrire c'est chausser des souliers à talons aiguilles. Je vais lentement, je titube et je me lasse vite. Je sais que je m'interromprai souvent... L'écriture reste pour moi une fête, pas une obligation." 

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