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dimanche 3 juillet 2011

Ce pays dont le peuple est un enfant

   Le dimanche 15 mai 2011, les petits de France se réveillent sous le choc.
   Le père, le très prochain sauveur de la nation-famille, celui grâce à qui le rêve de tous les possibles va enfin devenir réalité, est dévoilé à propos de ce qu’il y a de plus traumatique pour les enfants : la scène primitive !
   La scène primitive : un concept freudien qui fait référence à l’acte sexuel des parents, inventé et mis en lumière par Sigmund, au cours d’une analyse, celle de L’homme aux loups. Cet acte, nécessairement caché par les grands, secret, dissimulé (afin de permettre l’élaboration de bons fantasmes) s’étale tout à coup aux yeux des enfants.
   Sa révélation est un choc perturbant, voire dévastateur.
   Le père, cet être sacré, admiré, redouté, copule avec « la mère » (la femme)dans un rapport violent dont il est l’acteur coupable. C’est une agression physique, pire un viol !
   Notre père à tous, viole notre mère (la femme), a, dit-on, exposé sa nudité, porte encore sur le corps des traces de sa propre sauvagerie.
   À partir de ces révélations, les informations galopantes gonflent et, dans une infernale escalade, bombardent les unes après les autres les images de la punition du père. Tout concourt dorénavant à l’inflation et l’exacerbation des fantasmes enfantins.
   Les visions répétées de l’arrestation de l’homme menotté déboulonne le père du piédestal où l’avaient hissé nos rêves d’enfants. Sa chute nous dégrise.

   Dans la fratrie, maintenant, les enfants se sentent orphelins, trahis, abandonnés, livrés à eux-mêmes ou, qui sait, à des prédateurs qui n’attendaient que cela.
   Les quatre sentiments de la nature humaine vont dorénavant animer le cœur et l’esprit des enfants : la peur, la tristesse, la colère, la joie.
   Ceux qui ont peur se lamenteront : Qu’allons-nous devenir sans lui ? Qui pourra nous venir en aide à sa place ? Il était le seul à pouvoir nous sortir du marasme, tourner le dos à cet environnement qui ne profite qu’aux autres, aux riches. En tout cas pas à nous ! Personne n’est et ne sera en mesure de le remplacer. Nous irons droit dans le mur !
   Les coléreux vitupèreront : un homme de sa classe, de sa trempe, de son envergure, se conduire comme un gamin, un garnement, comme un des nôtres, se faire piéger tel un rat affamé !? C’est salement un scandale ! Il nous a trahis. Nous lui en voudrons toujours. Et même si un jour, il s’amende et demande pardon, ce sera trop tard !
   Les déprimés, les attristés perpétuels se déprimeront davantage. De tristesse profonde en mélancolie (concept freudien de l’humeur noire pouvant déboucher sur le désespoir et le suicide Front National pourquoi pas ?), ils n’auront pas assez de larmes pour étancher leur chagrin. Il n’aurait jamais dû en arriver là. Il aurait dû penser à nous qui comptions tellement sur lui. Son attitude et ses conséquences nous accablent d’un deuil dont nous ne pourrons pas nous rétablir.
   Les joyeux, optimistes par naissance ou par essence, jugeront l’acte paternel à l’aune de ses répercussions. Enfin il va pouvoir souffler, penser à lui 24 heures sur 24, donner du temps à ses proches, rédiger des traités d’éducation du monde qui aideront à grandir. Un père est un père, son image ne se ternit pas d’un coup !

   Le père vient d’être blanchi. Pas tout à fait ? C’est tout comme ! Juste une question de jours… Et les enfants de se demander si tout cela n’était pas après tout qu’un mauvais, très mauvais cauchemar, ourdi par un diable méchant, comme il en traîne partout. Ils hésitent, s’interrogent sur leur imaginaire. Ce père, après tout, n’était pas si défaillant que cela. Papa ! Papa ! Viens vite !

1 commentaire:

  1. Lecture intéressante de la scène primitive quant à l'analyse des réactions, mais quelle est celle de "la reine mère" (celle qui échappe aux médias bien sûr)?

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